Harold et
son équipage naviguaient sur les eaux de la Manche en direction de la Normandie.
Durant la nuit, une tempête éclata. Le vent
soufflait, les vagues recouvraient le navire, les éclairs illuminaient le ciel
sombre, des troncs d’arbres que l’eau avait emportés frappaient la coque et la
fendillaient. De l’eau s’engouffrait dans la cale du bateau. Tout à coup le
vent brisa le mat. Harold sur le pont résistait à la force des rouleaux
gigantesques quand soudain il tomba à l’eau… Tous se jetèrent sur le côté du
bateau d’où Harold était tombé pour le hisser sur le pont. Le jour commençait à
se lever sur la mer démontée. Emporté par le vent, le navire se dirigeait
rapidement vers la côte. Il s’arrêta d’un coup. Tous perdirent l’équilibre et
tombèrent. Harold se releva et regarda autour de lui : ils s’étaient
échoués sur une terre inconnue.
Dès
leur arrivée sur la côte les compagnons de Harold et lui-même furent
interpellés par Guy de Ponthieu et ses soldats. Guy était vêtu de pourpre et
portait une épée. Les soldats étaient vêtus
plus simplement. Ils le tenaient fermement. Harold tenta d’entamer la
discussion avec eux. Guy les interrompit et dit - Sur l’ordre de sire
Guillaume de Normandie, mon seigneur, je l’avertis de tout étranger qui accoste
sur mes terres. Je ne dois point vous tuer mais je vais tirer rançon. Qu’on l’emmène !
Harold essaya de leur dire qu’il avait une mission
importante, que la tempête l’avait détourné de sa route mais rien n’y fit. Les
soldats le ligotèrent et on le conduisit au château de Belrem. Il était entouré
d’une palissade de bois. Une grande tour ronde culminait au centre. Une fois la
porte franchie, Harold fut conduit dans la basse cour puis on le poussa vers la
haute cour et vers la tour où il fut enfermé avec son équipage. Comment
pourrait-il s’acquitter de sa mission ? Comment avertir Guillaume qu’ Édouard, roi d’Angleterre, l’avait choisi pour lui succéder ?