Témoignages

 

        Du haut de la petite colline, je regardais avec peur et tristesse la bataille sanglante. Je m’étais échappé il y avait quelques minutes de ce cauchemar pour quitter tous ces barbares qui m’entouraient. Mon cheval m’avait conduit jusque là mais, après m’avoir déposé, il s’était échappé, de peur sans doute. Puis j’avais cherché la meilleure place pour observer comme si j’étais au théâtre devant une tragédie et, épuisé, je m’étais assis sur l’herbe sombre. Je voyais le champ de bataille plus atroce encore que lorsque je l’avais quitté. Des soldats massacreurs et massacrés fourmillaient partout. C’était plus effrayant que jamais mais moins terrifiant à une certaine distance  que quand on était au cœur du combat! Je me souvenais de notre course vers les ennemis, du bruit de triple galop des chevaliers! Mais à ce moment-là tout semblait  s’aggraver ; je sentais l’épuisement des soldats des  deux camps. .Je repérais certains hommes qui allaient bientôt connaître la mort. Beaucoup pleuraient leurs familles ou priaient Dieu pour sûrement faire apparaître un miracle qui pourrait les sauver. J’eus soudain un regret de m’être aussi lâchement échappé. Je pris finalement la décision de retourner près de mes compagnons. Alors je sifflai trois fois pour que mon cheval revienne. Mais rien, aucun   hennissement, seulement les bruits des massacres…                                                                     

Anaïs, Fabio, Tiphaine