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Le
site et les séquences de français
Mon but
n’est pas ici de présenter le contenu des séquences de français mais plutôt d’expliquer
au fil de l’année comment j’essaie de faire réaliser des documents en lien avec les différents apprentissages à
partir du thème de la Tapisserie de Bayeux
ÝSéquence 1 - Le texte
narratif (1)
Lecture cursive (introduction au Moyen âge)
► répartition de 5 romans de littérature jeunesse
travail de groupe pour réaliser un dossier de lecture sur
l’un des romans
(fiche de présentation du
roman,avis personnel, recherche de
vocabulaire)
En
fin décembre chaque élève a lu 3 des 5 romans
proposés
Création (par le professeur) de mots
croisés à partir des fiches de
vocabulaire.
Pour le mois
de janvier les élèves font les mots croisés en ligne et recopient sur fiche les mots accompagnés de leurs
définitions. Après correction, ils se relaieront pour les écrire dans un
fichier Excel créé par une élève sur l’un des postes de la salle d’étude. Le lexique ainsi réalisé s’enrichira peu à peu avec le
vocabulaire rencontré en histoire et sera l’objet de travaux ponctuels
d’orthographe.
[Séquence 2 – La nouvelle ]
NOVEMBRE - DECEMBRE
Ý Séquences 3 et 4 – La description
►
rédaction individuelle d’un texte descriptif
à partir d’une des images de la tapisserie puis réécriture par
groupe de 2 ou 3 et mise sous Word par
les élèves.
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Cela a été précédé d’un travail de lecture
de l’image et de l’étude de textes descriptifs littéraires afin d’en dégager
les caractéristiques (impression dominante, perspective et point de vue de
l’observateur, champs lexicaux, sensations, expansions du nom, comparaison
etc.). Les élèves ont écrit ensuite des textes descriptifs à critères
multiples. Il a été nécessaire de lire
l’ensemble de la tapisserie pour s’approprier les principaux éléments
narratifs. Chacun a choisi ensuite l’une des images sélectionnées par la
classe et a dû imaginer qui, de façon cohérente, pouvait être l’observateur
et quelle pouvait être l’impression dominante. Les textes sont présentés
comme des témoignages de personnes ayant vu
ou vécu les évènements. |
Le fait de savoir dès le départ que ce
devoir d’expression écrite serait mis en ligne a permis qu’il ne soit pas un
simple exercice technique mais un écrit pour intéresser, émouvoir des lecteurs
potentiels. Ce travail a permis aussi de
mieux comprendre ce qu’était un anachronisme et ce que signifiait faire
un brouillon.
Certains textes pourront être modifiés après
l’étude de la période concernée en histoire.
ÝSéquence 5 – L’énonciation (Virus LIV 3 de Christian Grenier)
Pendant cette
période, le travail pour le site sera volontairement limité en français puisque
les élèves ont commencé leurs recherches sur les Vikings en Histoire. Toutefois
la différence entre la situation de communication
et la situation d’énonciation est d’actualité.
Dès septembre, la question du destinataire s’est posée aux professeurs. A qui
s’adresse-t-on ? aux familles des élèves de la classe ? à d’autres
élèves du collège ? à des collègues ? Le principe même d’Internet
rend la réponse difficile. Il a été décidé que tous les textes devraient
pouvoir être compris par des élèves de 5°. Seule la page Du côté des profs
serait destinée particulièrement aux adultes.
La question
de l’émetteur s’est posée aux élèves à partir
du moment où le site est devenu leur projet. Il faut qu’ils sachent
qui on est.. C’est la première fonction de la page Du côté des élèves.
D’autre part, la différence entre auteur
et narrateur a été abordée concrètement lors de la rédaction des
textes descriptifs puisqu’ils ont été présentés comme des témoignages écrits
par des contemporains de Guillaume le Conquérant. Cette notion sera approfondie
lors de cette séquence.
Actuellement pour l’ensemble des pages du
site (hormis la page Du côté des
profs) 3 profils de
narrateurs ont été définis par les
élèves :
- des élèves de la classe
- une élève fictive qui sait tout (elle
représentera l’historien)
- des compagnons fictifs de
Guillaume
Un parent d’élève illustrateur a eu
l’amabilité de réaliser les dessins
représentant ces 3 types de narrateurs.
FEVRIER
ÝSéquence 6 – La presse
Deux
objectifs de cette séquence ont un lien direct avec le site.
-
Rédiger une interview
A cette occasion, j’ai proposé d’inviter
notre illustrateur que la classe n’avait pas encore rencontré. Cela a suscité
l’enthousiasme. Les élèves ont préparé des questions (interrogation
partielle- mots interrogatifs) puis les ont classées par thèmes. Après
l’interview, par groupes, ils ont rédigé le compte rendu en respectant les règles
de l’écrit (oral → écrit). Un élève
de chaque groupe a ensuite écrit le
texte sous Word. Il faut noter que désormais cette étape devient plus naturelle.
Six ou sept élèves m’envoient leurs textes par email, d’autres les enregistrent
sur une disquette et d’autres enfin utilisent les postes de la salle d’étude.
Le niveau de pratique est très hétérogène. Certains élèves sont toujours
volontaires ; pour d’autres c’est vécu comme un travail supplémentaire. Il
y a parfois des mauvaises surprises (textes non enregistrés ou introuvables).
Les fautes de frappe restent nombreuses, la mise en page est encore rarement
prise en compte. L’ordinateur devient peu à peu un outil de travail avec ses
règles et ses difficultés…
A l’issue de ce travail les élèves ont
tout de suite décidé que la page de l’interview serait reliée à la page Du côté des élèves et deux filles ont spontanément écrit comment
cela s’était passé.
D’autre part le dessin s’est trouvé
valorisé et quelques élèves passent du temps personnel à dessiner sur papier ou
avec Paint en lien avec les pages du site.
-
Ecrire ce qu’on retient d’une lecture documentaire en le reformulant avec ses
propres mots
Les observations faites par le professeur
d’histoire lors de la recherche sur les Vikings a mis en évidence la difficulté des élèves à utiliser un
document sans le recopier. La notion de droit
d’auteur a été expliquée. (cf. aussi
interview).
Nous avons travaillé à partir de 2 textes du
site http://pvaineau.club.fr/viking2.html
que les élèves ont sélectionné pour leur recherche. L’objectif était de rédiger des textes informatifs destinés à
des jeunes d’une douzaine d’années, l’un sur les bateaux, l’autre sur les
runes. Les élèves ont été répartis en 2 groupes et ont fait un travail de
lecture et d’analyse en alternance avec la documentaliste et le professeur de
français : mots clefs et informations correspondantes, informations
sans intérêt direct par rapport au thème choisi, vocabulaire difficile (à
remplacer par des synonymes ou à expliquer), phrases à simplifier, plan à
suivre, titres et sous-titres, choix d’un
titre incitatif ou informatif … Puis individuellement chacun a
rédigé le texte sur les runes. Les phrases incorrectes ont été beaucoup plus
nombreuses qu’habituellement. Il est en effet très difficile pour eux de
prélever une information sans prélever entièrement la phrase qui la contient.
Certains ont du mal aussi à éliminer des informations secondaires. Un corrigé a été donné et analysé.
Cet objectif est bien sûr loin d’être
acquis et nécessitera d’autres entraînements. Ce temps a cependant permis de
montrer pourquoi les professeurs évaluent de façon plus généreuse un texte
personnel, même s’il est bref, qu’un grand texte recopié ou un copié/collé..
MARS
ÝSéquence 7– Le roman de chevalerie
Cette période correspond à l’étude du
Moyen Age en Histoire.
En parallèle avec l’étude du Conte du
Graal de Chrétien de Troyes une séance en salle multimédia a permis un
travail de recherche sur le livre manuscrit à partir de pages réalisées par
S. Royo de l’Académie d’Orléans-Tours . A l’issue de ce travail il a été décidé
de créer en fin d’année un questionnaire à partir de notre propre site pour
permettre à nos visiteurs d’ouvrir tous les dossiers… Les élèves souhaitent
effectivement de plus en plus être lus ! Le site comportant actuellement
plus de cent pages …
La séquence s’est terminée par des
exercices d’écriture sous forme de pastiches mettant en œuvre des éléments
observés dans des traductions de textes médiévaux ou dans des extraits de
romans historiques ( Guillaume le Conquérant de Bertrand Solet et de Guy Rachet)
: rédaction du motif du combat, modification de l’ordre des mots habituel
,tournures de phrases particulières, vocabulaire spécifique, hyperbole…
Cela sera utile lors du prochain travail d’écriture.
AVRIL
Séquence
8 – Le roman policier (Le texte narratif 2)
Pendant les
heures consacrées à cette séquence, aucun lien n’a été fait avec le site.
En revanche,
juste avant les vacances, un travail d’écriture par groupe est lancé.
MAI - JUIN
ÝEcrire un texte à partir de la tapisserie de
Bayeux. (1° étape)
8 sujets sont proposés. Les textes
demandés appartiennent volontairement à différents genres étudiés tout au long
de l’année.
(article de
journal, lettre, récit intégrant description et dialogue, dialogue de théâtre).
1°
étape Afin d’éviter les anachronismes, qui
avaient été fréquents lors de l’écriture des textes descriptifs, chaque groupe a fait la liste des points
d’histoire qu’il devait connaître avant
de rédiger. (faits, dates, lieux, vie quotidienne). Après partage des
thèmes, les recherches sont faites au CDI pendant une heure d’étude. Les dossiers du Service Educatif de la
Tapisserie de Bayeux fournissent également avec une grande clarté des détails
sur le déroulement des épisodes. Plusieurs élèves ont recherché aussi des
réponses dans les énoncés de
mathématiques, fort bien documentés !
Ils se montrent en tout cas tous
beaucoup plus conscients de la nécessité de s’informer avant de rédiger un
texte « pseudo historique ».
Ý Séquence 9 bis – La Farce de Maître Pathelin
Au début de la séquence nous avons
récapitulé les différentes œuvres du Moyen âge que nous avons rencontrées tout
au long de l’année ; les élèves ont classé des extraits en langue
originale selon leur degré de difficulté de compréhension et constaté que plus
l’extrait était ancien (Chrétien de Troyes), plus il était différent du français
d’aujourd’hui. D’autre part les allusions aux dialectes picards ou bretons de
la scène 5 de la Farce ont permis de s’interroger : quelle langue
parlions-nous dans la région lyonnaise ? Qui étions-nous ? Après
petite enquête familiale et découverte des arbres généalogiques, chacun a
réalisé qu’un bon nombre d’élèves était d’origine paysanne (2° ou 3°
génération). Grâce à la participation de plusieurs parents, grands-parents,
tantes etc. j’ai pu élaborer une fiche présentant
différents exemples de dialectes. Cela m’a permis de sensibiliser les
élèves à la réalité de l’évolution de la langue autour d’eux et à préparer la
venue de Rémi Cuisinier, passionné d’histoire
originaire de Haute-Rivoire, (origine des noms de famille, toponymie,
franco-provençal..).
Ecrire
un texte à partir de la tapisserie de Bayeux -2° étape
En parallèle
les élèves rédigent le texte dont ils sont chargés en alternant travail individuel
et travail de relecture par groupe. Les élèves chargés d’un dialogue théâtral
jouent leur scène devant la classe pour vérifier cohérence des répliques et
didascalies.
Séquence 10 – Une œuvre de dérision
critique : Le Roman de Renart …
ÝLa fin d’année nous bouscule. C’est
le moment des dernières pages, certaines ne seront jamais finies. Je réalise
que chacun n’a qu’une idée très partielle du site puisque lorsqu’ils vont le
visiter les élèves ouvrent surtout …. leurs propres pages ! Peut-être
est-ce d’ailleurs la même chose pour les professeurs… J’imprime tous les textes
de français et on fait une relecture en classe à la recherche de tous les liens
qu’on peut faire entre les pages du site. C’est finalement un moyen efficace
pour se raconter toute notre année. Un parfum de nostalgie s’installe déjà. Les
élèves réalisent que le site est terminé et qu’il sera effacé. On discute, on
vote, on demande l’accord des parents et on décide de le laisser en ligne.
Certains ont subitement l’idée d’une autre page, mais c’est trop tard..
Les élèves les plus « tendres »
disent : on ne sera plus jamais le même groupe en classe mais on sera
toujours ensemble sur Internet…
Ce fut une belle expérience.
Merci à tous d’avoir permis qu’elle puisse aller jusqu’au bout !
Veuillez
nous excuser pour les liens qui ne marchent pas…
Une
fin d’année scolaire laisse souvent un goût d’inachevé.